Il est temps de mettre un terme à la détérioration des conditions de travail du personnel

Administration publique

Il est temps de mettre un terme à la détérioration des conditions de travail du personnel

Suppression de postes, économies de plusieurs millions grâce au système salarial « optimisé » et, maintenant, coupes dans les congés, la prime de fidélité et la caisse de pensions. Les associations du personnel et les syndicats en ont assez de cette politique d'austérité absurde qui frappe le personnel fédéral.

Matthias Humbel
Des nuages orageux au-dessus du Palais fédéral

Négociations échouées sur les conditions d'engagement

Le Conseil fédéral entend économiser jusqu'à 100 millions de francs par an sur les conditions d’engagement du personnel. Les associations du personnel et les syndicats critiquent fortement ces mesures d'économie sur le personnel fédéral. Les réductions sont inutiles et causent plus de dommages que de bénéfices à l'ensemble de l'administration fédérale. Lors d'une première phase de négociations en février 2025, les associations de la Communauté d'intérêts du personnel de la Confédération (CI Personnel de la Confédération) s'étaient déclarées prêtes à chercher un compromis qui aurait permis de réaliser des économies annuelles de 65 millions de francs sur les conditions d'engagement du personnel fédéral.

La CI Personnel de la Confédération avait notamment tenté de réaliser des économies sur la compensation du renchérissement et les primes de prestations, ce qu'elle a partiellement obtenu. Les négociations avec le Département fédéral des finances (DFF) sur la manière d'économiser les 35 millions de francs restants dans les conditions d’engagement à partir de 2027 ont toutefois échoué. Le Conseil fédéral n'a accepté que quelques propositions de la CI Personnel de la Confédération et a décidé, contre la volonté des associations du personnel, la détérioration des conditions en matière de vacances, de prime d'ancienneté et de caisse de pensions. Seul dans le domaine de la prévoyance professionnelle subsiste une lueur d'espoir qu'une solution puisse être négociée afin de limiter les préjudices matériels pour le personnel.

 

«Optimisation» du système salarial comme paquet d'économies caché

En parallèle, le Conseil fédéral a publié, le 30 avril 2025, ses projets de modification du système salarial. Derrière le terme anodin d’« optimisation du système salarial » se cache un train de mesures d’économie qui se traduira par des détériorations significatives pour les employé·e·s, en particulier celles et ceux appartenant aux classes salariales inférieures et moyennes. Le futur salaire cible sera inférieur de dix points par rapport au maximum actuel. Pour les collaborateurs·rices qui n’ont pas encore atteint ce maximum, cela signifiera une baisse de revenu et, pour un grand nombre d’entre eux et elles, un gel de leur évolution salariale. À moins qu'ils·elles n'occupent un poste de cadre supérieur·e, puisque pour ces derniers·ères, le salaire cible est fixé au niveau du maximum actuel.

Les cadres pourront donc continuer à gagner autant, voire plus qu'aujourd'hui, ce qui conduit de facto à une redistribution des bas salaires vers les cadres. De plus, le système salarial « optimisé » permettrait, à long terme, de dégager un « potentiel d'allègement » total de 60 millions de francs. Cette redistribution et la réduction des salaires sont inacceptables pour les associations de la CI Personnel de la Confédération. L’Office fédéral du personnel (OFPER) refuse cependant, à ce jour, de négocier les modifications prévues du système salarial et de comptabiliser les économies réalisées sur les salaires dans le programme d’allègement budgétaire : un signal désastreux pour le partenariat social.

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Responsable de la branche Administration publique

Matthias Humbel