L’OFS biffe 40 emplois : le personnel comble les trous

Administration publique

L’OFS biffe 40 emplois : le personnel comble les trous

L’Office fédéral de la statistique (OFS) supprime 40 postes et abandonne des prestations importantes. Le personnel restant est surchargé, avec des primes de performance réduites. transfair met en garde : politique et économie prendront dorénavant des décisions sans pouvoir se baser sur des données actuelles, car d’importantes statistiques disparaissent ou ne seront publiées que tous les quatre ans.

Matthias Humbel
La façade du bâtiment de l'OFS

en bref

  • L’Office fédéral de la statistique (OFS) supprime 40 postes et renonce à d’importantes statistiques
  • Le personnel est surchargé et les conditions de travail sont détériorées
  • La Suisse perd des données essentielles pour la politique et l’économie
  • transfair demande un financement durable plutôt qu’une coupe sombre
  • Des modèles de financement alternatifs doivent être examinés d’ici 2026

Plus de travail, moins de reconnaissance

« Le personnel de l’OFS fournit quotidiennement les données dont dépendent la politique, l’économie et les médias », déclare Greta Gysin, présidente de transfair et conseillère nationale. « Dorénavant, un volume de travail plus important devra être assumé par moins de monde. Ce n’est ni juste, ni durable. »

Le calcul est simple : 40 postes en moins, mais le travail reste le même. Le personnel restant de l’OFS doit combler les trous. Dans le même temps, la Confédération supprime leurs primes de performance et réduit le budget de formation. Depuis 2024, il y a un gel des embauches : les postes vacants ne sont pas pourvus. Les conséquences sont déjà visibles : les délais de réponse se sont allongés. La qualité du service diminue car le personnel est surchargé.

Moins de postes, moins de chances

Les personnes qui partent à la retraite ou qui démissionnent ne sont pas remplacées. Les collègues doivent assumer le travail supplémentaire, sans aucune compensation. « Ce n’est pas une manière équitable de traiter les collaboratrices et collaborateurs », critique Matthias Humbel, responsable de branche Administration publique chez transfair. « Le personnel est systématiquement surchargé. »

Les perspectives de carrière s’amenuisent également : moins de postes, cela signifie moins de possibilités d’avancement. Le budget de formation est réduit, des formations continues supprimées : les incitations sont mauvaises pour la main-d’œuvre qualifiée.

Cette surcharge entraîne des conséquences : des statistiques importantes sont supprimées ou réalisées moins fréquemment. Les statistiques sur l’agriculture ou sur la construction et le logement disparaissent. Les données environnementales ne sont plus publiées que tous les quatre ans au lieu de tous les deux ans. Cela réduit non seulement la qualité du travail statistique, mais nuit également à la politique et à l’économie suisses. Les décisions doivent être prises sur la base de données obsolètes ou manquantes.

S’attaquer aux problèmes structurels

transfair demande un débat honnête sur le financement de l’OFS. L’office s’est vu confier des tâches supplémentaires pour un montant de 13 millions de francs, sans moyens correspondants. Aujourd’hui, il manque 20 millions de francs par an. « La Confédération ne doit pas faire des économies sur le dos du personnel », estime Humbel. « Nous avons besoin d’une solution durable qui garantisse des conditions de travail équitables. »

Le Conseil fédéral examinera des modèles de financement alternatifs d’ici juin 2026. transfair va suivre cette évolution de près et se battra pour défendre les intérêts des collaboratrices et collaborateurs.

Contact

Présidente et conseillère nationale

Greta Gysin

Responsable de la branche Administration publique

Matthias Humbel