Du stress à l’état pur : on économise de nouveau sur le personnel

Administration publique

Du stress à l’état pur : on économise de nouveau sur le personnel

Le Conseil fédéral veut économiser près d’un demi-milliard de francs sur le personnel. En même temps, le parlement refuse un crédit supplémentaire pour la compensation du renchérissement sur les salaires. L’année électorale, durant laquelle les parlementaires aiment se profiler, a des répercussions négatives sur le personnel fédéral. Et les prévisions restent mitigées pour les années à venir.

Matthias Humbel
Tirelire avec pansement adhésif

La Confédération a bouclé ses comptes 2022 sur un déficit de 4.3 milliards de francs. C’est en grande partie dû à des effets exceptionnels (coronavirus et guerre en Ukraine), mais la Confédération affiche également un déficit structurel de quelque 1.6 milliard de francs. Ce déficit doit être résorbé. Comment ? En réalisant des économies rigoureuses. Le personnel doit y laisser des plumes – la Confédération veut économiser 0.5 milliard de francs sur les crédits de matériel et de personnel.

Les départements sont invités à réduire leurs crédits de matériel et de personnel pour l’année prochaine de 2 pourcent. Les différents offices sont en train d’élaborer des mesures leur permettant de mettre en œuvre cet objectif d’économie.

Le parlement enterre le crédit pour la compensation du renchérissement

Les programmes d’austérité sont une source de stress. Mais le personnel fédéral est encore plus stressé. Car le parlement en rajoute une couche et rejette le crédit supplémentaire si important pour la compensation du renchérissement. La compensation du renchérissement sur les salaires n’est pas menacée, mais elle doit être financée par les offices eux-mêmes, c’est-à-dire par le biais d’économies. Le montant à économiser et la pression sur le personnel augmentent donc encore.

Le crédit supplémentaire est nécessaire parce que les syndicats et l’ancien ministre des finances Ueli Maurer ne s’étaient mis que tardivement d’accord sur une compensation du renchérissement de 2,5 pourcent. En effet, le ministre des finances avait inscrit au budget seulement 2 pourcent pour l’augmentation des salaires. La différence de 0,5 pourcent aurait dû être financée par le crédit supplémentaire.

Une mise en œuvre socialement acceptable de toutes les mesures d’économie !

Les programmes d’économie préoccupent le personnel, mais aussi transfair. À l’occasion de chaque rencontre de partenariat social, le syndicat discute de ces mesures avec les différents offices. Pour transfair, il est clair que la mise en œuvre doit se faire de manière socialement acceptable. C’est pourquoi transfair a adopté une résolution lors de son congrès. Le catalogue des revendications est long :

  • Toutes les mesures ne doivent avoir qu’un impact minime sur le personnel.
  • Il ne doit pas y avoir de licenciement.
  • Si des postes sont supprimés, il faut trouver une solution équivalente pour les personnes concernées.
  • Si des ressources en personnel sont supprimées, les tâches doivent également être réduites.