Temps difficiles pour le personnel fédéral
La pression sur le personnel fédéral s’intensifie : moins de jours de vacances, des primes réduites et la perspective d’un système salarial qui désavantage les personnes expérimentées. Le Conseil fédéral durcit ainsi considérablement les conditions de travail. Alors qu’une politique d’austérité bourgeoise domine, transfair et d’autres syndicats s’opposent au démantèlement systématique de l’administration fédérale.


Économiser sur le dos du personnel
Moins de jours de vacances pour le personnel de plus de 60 ans et réduction de moitié des primes de fidélité à partir de 20 ans d’ancienneté : la dernière décision du Conseil fédéral s’inscrit dans une série de détériorations pour le personnel fédéral. Il faut s’attendre à ce que cette mesure ne soit pas la dernière.
Conjointement avec les autres syndicats, transfair s’oppose à cette tendance. Mais malgré quelques succès isolés, la lutte reste inégale face à une politique d’austérité soutenue par les majorités bourgeoises, qui touche toujours et encore le personnel.
PAB27 : une politique d’austérité brutale
Le programme d’allègement budgétaire 27 (PAB27) entraîne d’autres coupes radicales. Outre la remise en question fondamentale des tâches et des emplois, il a été décidé l’automne dernier que le personnel devait contribuer financièrement à l’allègement budgétaire.
D’ici 2028, 200 millions de francs doivent être économisés, dont la moitié directement sur les conditions d’emploi. Une charge sans précédent qui sera supportée par les employé-e-s.
Les négociations permettent de gagner du temps
Grâce à la persévérance des syndicats, des résultats partiels ont au moins pu être obtenus.
transfair a obtenu que 70 millions soient économisés par des ajustements salariaux modérés et une réduction temporaire des primes de performance. Dans le même temps, il a été prévu que les salaires puissent être adaptés au renchérissement en 2025 et 2026.
Un temps précieux a ainsi été gagné, les coupes importantes dans les conditions d’emploi ayant été reportées à 2026.
Aucun consensus avec l’OFPER
Les autres discussions avec l’Office fédéral du personnel (OFPER) ont malheureusement montré que la volonté de faire des compromis était unilatérale. Bien que transfair ait présenté plusieurs variantes permettant d’atteindre les objectifs d’économies de manière plus socialement acceptable, aucun accord n’a pu être trouvé.
Le Conseil fédéral a pris sa décision sans tenir compte des arguments avancés par les syndicats. Un groupe de travail a toutefois été mis en place afin de trouver des solutions dans le domaine de la prévoyance professionnelle d’ici septembre. Les propositions faites jusqu’à présent par l’OFPER restent néanmoins inacceptables pour transfair.
Un nouveau système salarial lacunaire
Le nouveau système salarial prévu risque d’entraîner des pressions supplémentaires. Il prévoit en effet que le salaire final pouvant être atteint sera désormais nettement inférieur, d’environ dix pourcent, au salaire maximal actuel. Les cadres supérieurs ne sont pas concernés par ces réductions.
L’évolution salariale globale sera également freinée, ce qui rendra le système particulièrement peu attractif pour les personnes en milieu de carrière. L’OFPER lui-même prévoit des économies pouvant atteindre 60 millions de francs, au détriment de ceux et celles qui assument des responsabilités au quotidien.
Les personnes en milieu de carrière sont les grandes perdantes
Pour les personnes qui se trouvent déjà dans le haut de leur classe salariale, les répercussions restent limitées. Celles qui débutent pourraient même bénéficier dans certains cas de salaires d’entrée légèrement plus élevés. Mais ceux et celles qui se trouvent au milieu sont particulièrement touchés : le personnel expérimenté qui est encore en phase de progression, mais qui n’a pas encore atteint le maximum, sera soumis à une pression particulière.
Pas de véritable participation
Le traitement réservé aux syndicats est particulièrement décevant. Bien que les faiblesses du nouveau système salarial soient évidentes, l’OFPER a refusé d’impliquer sérieusement les personnes concernées. Même au sein de l’administration fédérale, rares sont les voix qui se sont élevées pour soutenir le projet, et les critiques ont été ignorées. Il semble que l’OFPER ait préféré écouter les positions bourgeoises plutôt que les préoccupations de son propre personnel.
Les coupes transversales aggravent le problème
Mais ce n’est pas tout. Lors des débats budgétaires de décembre 2024, le Parlement a réduit à court terme les crédits de personnel d’un demi-pourcent, avec effet au début de 2025. Cette mesure d’austérité a mis certains offices dans une situation très difficile. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et l’Office fédéral de la statistique (OFS) ont notamment dû prendre des mesures drastiques et supprimer des postes. Agroscope a également été durement touché par la réduction des crédits de recherche. Avec ces mesures d’urgence à court terme, la majorité bourgeoise au Parlement met en péril des emplois, mais aussi des prestations importantes du service public.
Pénurie de main-d’œuvre qualifiée : pas de plan, seulement des coupes
L’objectif politique semble clair : réduire délibérément l’attractivité de l’administration fédérale en tant qu’employeur. Au lieu d’investir de manière ciblée dans des mesures visant à améliorer la conciliation entre vie professionnelle et vie privée ou à renforcer la fidélisation du personnel qualifié, le service public est affaibli. La logique d’austérité l’emporte sur la réflexion à long terme.
transfair s’oppose fermement à cette tendance. Pour des conditions d’emploi équitables, pour un service public fort, et pour une administration fédérale qui continue à attirer et à retenir une main-d’œuvre qualifiée et engagée.