Le personnel des TPG demande une indexation entière : Victoire !

Transports publics

Le personnel des TPG demande une indexation entière, cesse le travail et sa revendication est acceptée : Victoire !

Dès 3 heures du matin mercredi, un grand nombre d’employé-e-s des Transports publics genevois (TPG) étaient debout pour cesser leur travail en signe de protestation. La grève s’est poursuivie le jeudi 13 octobre 2022. Environ 350 employé-e-s des TPG ont participé à la grève, se battant pour une pleine compensation du renchérissement. Les transports publics ont été fortement limités en ville toute la journée, ce qui a donné du poids aux revendications du personnel. Et ce, malgré le fait que la direction ait tenté de contourner la grève en déposant des véhicules dans toute la ville.

Lea Lüthy

Quels sont les enjeux ?

Le mécontentement du personnel des TPG est grand. Le statut du personnel des TPG prévoit en effet une indexation du salaire au renchérissement de l’année précédente, chaque année dès janvier. Le mois de novembre sert de date de référence. Comme le renchérissement a augmenté de 1,2 pourcent entre novembre 2020 et novembre 2021, on aurait pu s’attendre à une adaptation salariale de 1,2 pourcent à partir de janvier 2022. Cependant, la direction des TPG a obstinément refusé ce maintien du pouvoir d’achat pourtant contractuellement garanti. La dernière offre de compensation de tout juste 0,6 pourcent, et ce seulement à partir de septembre 2022, n’est pas acceptable pour les membres des syndicats transfair et SEV - surtout si l’on tient compte du renchérissement qui continue à augmenter rapidement en 2022. « Tout ce que nous voulons, c’est préserver notre pouvoir d’achat ! » déclare Luis Paolo Rodrigues, président de la section TPG de transfair.

„„Tout ce que nous voulons, c’est préserver notre pouvoir d’achat !

Luis Paolo Rodrigues, Président de la section TPG de transfair

La grève n’est pas illégale

Étant donné que toutes les négociations avaient échoué après des mois d’efforts intensifs, la Chambre des relations collectives de travail (CRCT), l’organe de conciliation cantonal, a été saisie. Elle a constaté que les positions de négociation étaient trop éloignées et que les parties ne pouvaient pas parvenir à un accord dans ces conditions. Par conséquent, elle a autorisé la levée de l’obligation de préserver la paix du travail et la mise en œuvre du préavis de grève déposé cet été. Tant les syndicats que le personnel gréviste ont donc respecté toutes les dispositions légales et ont fait usage de leur droit de cesser le travail, accordé par la Constitution fédérale, pour donner du poids à leurs revendications concernant une indexation correcte.

Les TPG ont mis en danger la sécurité du personnel et des voyageurs

Vers 3h30 du matin, les collaborateurs ont installé des piquets de grève dans les dépôts de véhicules des TPG au Bachet, En Chardon, à la Jonction et à Vernier, afin que les véhicules restent au dépôt. Dans le but de contourner cette mesure, la direction de l’entreprise a fait déposer dès la nuit de mardi à mercredi plus de 180 bus et trams sur le réseau. transfair critique le fait que l’on ait ainsi sciemment accepté de mettre en danger le personnel et les autres usagers de la route. En effet, le personnel roulant a dû mettre en service les véhicules sans éclairage adéquat, rendant impossible la détection d’éventuels dommages.

Faire valoir les revendications justifiées

Malgré le mauvais temps, les grévistes ont pris part aux piquets de grève toute la journée pour défendre avec force leurs revendications justifiées. L’après-midi, plus de 90% des membres de transfair et du SEV ont décidé de poursuivre la grève jeudi. Ceci dans l’espoir que la direction remplisse enfin ses obligations, conformément au statut du personnel. « Nous sommes maintenant en octobre et nous n’avons même pas encore réglé la compensation du renchérissement pour l’année en cours. Comment cela va-t-il se passer l’année prochaine, lorsque l’inflation sera encore plus importante ? Nous devons tous nourrir nos familles », déclare Luis Paolo Rodrigues, résumant ainsi les préoccupations du personnel. Restait à espérer que la direction des TPG se rende bientôt à l’évidence. transfair et le personnel en grève sont prêts à discuter d’offres raisonnables.

Pour rappel, la grève a été votée suite à une consultation particulièrement suivie par une très forte majorité des deux syndicats ultra-majoritaires aux TPG, le SEV et transfair. Ce jeudi matin, dès 3h30 des piquets ont été mis en place suite à la reconduction du mouvement décidée à plus de 90% hier après-midi.

Accord trouvé après un jour et demi de grève

Après un jour et demi de grève, les employés des tpg membres des deux syndicats ont accepté à une large majorité le protocole d’accord négocié avec la direction. Celle-ci est revenue à la table des négociations jeudi matin avec une proposition d’indexation des salaires qui permet de mettre un terme au conflit. L’entreprise accepte de verser le 0,6% manquant d’indexation dès le mois de janvier 2023. Des discussions sur la clarification du cadre applicable à l’indexation des salaires doivent reprendre avant de négocier l’indexation pour les salaires 2023. Enfin, garantie a été donnée par l’entreprise qu’aucune sanction ne sera prise à l’encontre du personnel au motif d’absence au travail liée à la grève.

En conclusion : sans le mouvement de grève, cet accord n’aurait pas été possible.