OFEV: les résultats de l'enquête

Administration publique

OFEV: les résultats de l'enquête

Fin août, transfair t'a invité-e à participer à un sondage sur l'OFEV afin de se faire une idée de l'ambiance et des problèmes au sein de l'office. Au total, 363 collaborateurs et collaboratrices ont participé à cette enquête, lancée en collaboration avec d'autres associations de personnel actives à l'OFEV. Ce sont surtout les collaborateurs et collaboratrices de longue date qui ont répondu à l'enquête : 39,6 % des participant-e-s travaillent depuis plus de dix ans pour l'office.

Matthias Humbel

Les résultats parlent d'eux-mêmes : la confiance dans la direction est entamée et l'ambiance au sein de l'office s'est sensiblement détériorée. Dans les plus de 400 commentaires, il est souvent fait état d'un climat de peur, de résignation et de perte de motivation. Pour 67,7 % des participant-e-s, la direction, ou plutôt la culture de direction, en est la cause.

Une hiérarchie très portée sur le contrôle

Les résultats de l'enquête révèlent également de nettes différences entre la direction suprême et les supérieurs directs. Ainsi, les participant-e-s ne se sentent guère valorisés, informés et soutenus par la direction suprême. Le manque de confiance se dessine clairement comme une problématique centrale. Il est critiqué à trois niveaux :

dans l'orientation vers l'extérieur (stratégie et vision), par la direction envers les collaborateurs et les collaboratrices et par les collaborateurs et collaboratrices vis-à-vis de la direction. Les décisions sur la direction à prendre sont prises (trop) tard, les documents font souvent plusieurs fois la navette entre les niveaux hiérarchiques. Il en résulte des temps morts et de la démotivation de la part des collaborateurs et collaboratrices. Il est également fait état d’un manque de position claire et forte et d’ambitions sur les questions environnementales.  Les connaissances spécifiques ont souvent moins de valeur que les aspects politiques. L’accent est plutôt mis sur la recherche de compromis au lieu de la défense des intérêts environnementaux prescrits par la loi.

Certain-e-s ont l’impression que les connaissances techniques des employé-e-s ont peu d’importance, qu’il faut défendre la position voulue par la direction et non pas celle qui est correcte du point de vue technique. Autre constat : une hiérarchie très portée sur le contrôle. Le micro management est souvent évoqué même pour de simples questions. Les réponses aux demandes des citoyen-ne-s doivent faire l’objet d’une présentation au préalable et sont ensuite amplement corrigées. Résultat : une augmentation de la charge administrative du personnel, ainsi qu’un blocage décisionnel imputé au contrôle systématique et à la concentration des compétences décisionnelles aux niveaux hiérarchiques supérieurs. Les employé-e-s ont le sentiment de perdre du temps avec les allers-retour de chaque dossier, ce qui crée de la frustration.

Un climat d’anxiété

Un climat d’anxiété est perçu dans la hiérarchie. En raison de l'incertitude susmentionnée quant à l'orientation de l'office, les cadres ne savent plus comment se positionner et se préoccupent en premier lieu de ne pas commettre d'erreur vis-à-vis de la direction. Il n'est guère surprenant que dans ce contexte, on perçoive également une nette perte de responsabilité personnelle et un manque d'estime pour son propre travail.

Lors d'une réunion le 2 décembre dernier avec Madame Schneeberger et Monsieur Hollenstein, les associations de personnel ont présenté et discuté les résultats de l’enquête dont les conclusions ont été prises en compte et ne suprennent pas beaucoup la direction. La tête de l'office a changé pendant la pandémie, ce qui a souvent entraîné des incertitudes. En outre, une réorientation est en cours, ce qui peut à nouveau entraîner des incertitudes et des frustrations. La direction a cependant identifié des domaines d'action et prend très au sérieux les revendications des associations.

Les conclusions suivantes ont été présentées à la direction :

  • Renforcer la confiance réciproque, ce qui consiste, pour la direction, à accorder plus de confiance en les capacités de ses collaborateurs, et pour les collaborateurs, à regagner la confiance envers leur direction.
  • Renforcer la responsabilité personnelle, responsabiliser le collaborateur et réduire le micro management.
  • Renforcer les objectifs et la vision, affiner l’orientation stratégique de l’office et communiquer (en interne).
  • Renforcer l’engagement en faveur de la protection de l’environnement, positionner l’office en tant que porte-parole (spécialisé) de l’environnement.

Les associations observeront la suite des événements et espèrent que les thèmes susmentionnés feront l'objet d'un travail intensif. En effet, seules des mesures concrètes permettront de rétablir l'ambiance et la confiance des collaborateurs envers la direction de l'office. Les associations du personnel et la direction resteront en outre en contact.